La préparation mentale du tireur est l'ensemble des techniques et stratégies psychologiques visant à optimiser les ressources mentales de l'athlète pour améliorer ses performances, gérer le stress, maintenir sa concentration et faire face aux défis de la compétition. Au tir, où la précision au millimètre près et la régularité sont primordiales, le mental est souvent le facteur différenciant entre un bon tireur et un champion.
Les émotions
La peur
Le stress
L'estime de soi
La perfection
L'echec
La bienveillance
La colère
L'auto sabotage
Le but n'est pas le but, c'est la voie. Lao-Tseu
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"Votre cerveau", le professeur de psychiatrie Antoine Pelissolo nous invite à mieux comprendre les effets de l'anxiété
Simplification de toute trajectoire existentielle – alternance de chutes et suspensions – le long d’un escalier qui ne mène nulle part.
Apparition d’un motif primordial – la chute – formé, déformé, reformé à l’infini.
Une petite danse spectaculaire d’une extrême précision sur une partition invisible. C’est par cette modalité d’expression du déséquilibre que se fonde l’esthétique du risque. Ce numéro est composé par la répétition d’un état, non pas stable, mais suspendu (debout), progressant et s’intensifiant marche par marche. Les variations de cet état confèrent une tension, une expressivité particulière, permettant de prendre la mesure de cette «prouesse et poétique de l’abandon».
Le stress face à un terroriste qui menace des civils lors d'un attentat peut sembler très différent du stress vécu par nous tous au quotidien. Mais il requiert une forme de programmation de son cerveau que nous pouvons tous apprendre. Ce TEDx nous propose les meilleures clés pour ne pas se laisser déborder par un stress intense. A 56 ans, Marc Verillotte est conférencier dans le domaine de la gestion de crises, du stress et la cohésion d'équipes. Après 5 ans dans l'équipe de France de judo et des belles victoires comme Paris Bercy 1990, il s'est illustré dans la colonne d'assaut du RAID, l'unité d'élite de la police nationale. Blessé par balles après 20 ans de loyaux services, il a reçu la Légion d’Honneur pour fait d’armes. Son livre "Au coeur du Raid" sort en librairie le 15/09/22.
Ce qui compte, ce n’est pas le résultat de l’acte (le skopos), mais l’acte lui-même (le telos).
La distinction entre le skopos (le but) et le telos (la fin), fait apparaître deux manières de se rapporter au temps.
Le but est toujours à venir, il n’est jamais là.
Une fois qu’il est atteint, ce n’est plus un but. La fin, au sens de la finalité, est toujours présente, toujours là. En matière de tir à l’arc, désirer atteindre la cible, c’est désirer ce qu’on a pas... désirer l’avenir, c’est ce qu’on appelle une espérance, donc une peur. Comme le dit Spinoza, «il n’y a pas d’espoir sans crainte, ni de crainte sans espoir»... désirer ce que l’on a pas c’est se séparer du bonheur.
Le sage ne veut pas atteindre la cible
mais seulement la viser bien.
Il fait ce qu’il désire et désire ce qu’il fait. Il est heureux. C’est ainsi qu’il atteint un pou en plein cœur selon les textes taoïstes.
Le sage désir ce qui dépend de lui, désire ce qu’il fait.
Ce n’est plus une espérance, c’est une volonté, c’est une action. Ce qui compte, ce n’est pas le résultat de l’acte (le skopos), mais l’acte lui-même (le telos).
Jean Quincampoix, tireur sportif en vitesse, donne quelques clés pour comprendre le fonctionnement du mental des athlètes.
Exercice de respiration :
inspirez quand la rosace gonfle,
expirez quand elle se dégonfle.
Un cycle dure 5 minutes, à pratiquer 3 fois par jour pour mettre le coeur en cohérence, se détendre, se clarifier les idées, prendre de meilleures décisions et renforcer son système immunitaire.
Un exercice de respiration simple contre le stress pour encourager la relaxation et le calme.
- Inspirez profondément par le nez pendant 4 secondes
- Maintenez l'air dans vos poumons pendant 7 secondes
- Expirez calmement par la bouche pendant 8 secondes
L’entrainement a pour vocation à préparer le tireur à une performance en compétition
A ce titre, l’entrainement s’applique à toutes les phases et techniques à mettre en œuvre pour cette finalité : gagner le match
Si l’entrainement aborde prioritairement le geste dans les premières phases de l’apprentissage, il va s’intéresser aux matchs très rapidement.
On sait tous que le mental y joue une grande place.
Il faut que l'entraineur décompose les éléments qui constituent un match (approche globale) et les travailler un par un (approche analytique).
Comment préparer le mental à la situation de match ?
Il faut à nouveaux décomposer cette gestion mentale (globalement) en sous partie (analytique).
On parle du stress, du trac, de la pression, et d’autres comportements possibles du tireur en situation de match.
Une grande partie du changement de comportement du tireur en situation de match vient de l’enjeu, du score à atteindre, des conséquences du score, des conséquences du résultat du match.
Le principe du contrat est de mettre le tireur en situation de pression sur le score, l’obligation de faire un résultat particulier, d’atteindre un niveau ou de maintenir un niveau de résultat.
Les contrats sont des exercices variés, ils combinent :
Score à atteindre : faire x points, faire x en moyenne, etc.
Score à maintenir : ne jamais faire moins de x point, ne jamais faire moins de x points par série, etc.
Score à faire progresser : faire progresser le score plus ou moins vite, avec plus ou moins d'ambition
S’il y a un enjeu, il a une sanction : c’est le fait de perdre le contrat (échec) et même de devoir recommencer suivant les consignes de l’entraîneur (perte de temps).
Exemple : faire une série de 60 tirs avec comme score minimum 8. En cas de score inférieur, le contrat est perdu. Imaginez le mental du tireur sur les trois derniers coups. L’enjeu est très important, il a fait 57 tirs avec succès, et il lui reste trois tirs. En cas d’échec, il faut recommencer, le contrat étant perdu. Il est proche du succès et il le sait, la pression est grande, et plus on approche de la fin du contrat, plus l’enjeu est grand. Plus cette idée est envahissante, plus elle a de chance de prendre la place de la concentration nécessaire pour faire le bon geste.
On est en situation comparable à l’enjeu d’un match de compétition et l’entraineur cherche à recréer ces conditions pour entrainer son tireur, c'est-à-dire le mettre dans la situation pour que le tireur apprenne à reconnaitre et à s'adapter ce type de moment.
Le score, faut-il y penser ?
Penser au score, c'est détourner son attention du geste de tir, éloigner le cerveau de l’exécution de la séquence de tir, limiter l’attention du tireur sur ce qui est important de faire, par exemple de veiller à son guidon dans le cran de mire.
Mais est-il possible de ne pas penser au score ?
L'histoire de l'ours blanc et du frère de Tolstoï fait référence à une anecdote célèbre de la vie de Léon Tolstoï, rapportée notamment dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse.
Ce n'est pas un conte "légendaire" avec un ours blanc comme personnage principal, mais plutôt une expérience de jeunesse qui a marqué Tolstoï et qui est devenue un exemple classique en psychologie pour illustrer le phénomène de la suppression de la pensée.
Voici l'histoire :
Quand Léon Tolstoï était enfant, son frère aîné, Nikolenka (Nicolas), qui avait un esprit vif et inventif, a inventé un "jeu" ou un "secret" pour ses jeunes frères. Il prétendait détenir un bâton vert sur lequel était écrit le secret du bonheur universel et de l'absence de malheur pour tous les hommes. Ce bâton était soi-disant enfoui dans un endroit secret.
Pour pouvoir un jour découvrir ce secret et le bâton, il y avait plusieurs conditions à remplir, et l'une des plus célèbres était :
"Ne pas penser à un ours blanc. »
Léon Tolstoï raconte alors combien cette tâche était impossible. Dès qu'on lui donnait l'instruction de ne pas penser à l'ours blanc, l'image de cet ours blanc envahissait son esprit de manière obsessionnelle. Plus il essayait de la chasser, plus elle revenait avec force.
Ce que cette histoire illustre :
• L'effet rebond : C'est un phénomène psychologique bien documenté. Lorsque l'on essaie activement de supprimer une pensée, cette pensée a tendance à revenir avec une intensité accrue. Notre cerveau, pour s'assurer que nous n'y pensons pas, doit paradoxalement la garder à l'esprit pour la surveiller et l'éliminer, ce qui renforce sa présence.
• L'inutilité de la répression mentale : L'histoire de l'ours blanc est souvent citée pour montrer que la répression ou la suppression des pensées indésirables est une stratégie inefficace et souvent contre-productive pour gérer l'anxiété, les obsessions ou les traumatismes.
• La sagesse de l'acceptation : En psychologie moderne, l'histoire de l'ours blanc est utilisée pour enseigner l'importance de l'acceptation des pensées, plutôt que de la lutte contre elles. Accepter la présence d'une pensée sans s'y accrocher ni la juger permet généralement de la laisser passer naturellement.
L'histoire de l'ours blanc n'est pas un conte moralisateur de Tolstoï, mais une anecdote autobiographique révélant une observation psychologique profonde sur le fonctionnement de l'esprit humain et la difficulté, voire l'impossibilité, de contrôler directement nos pensées par la seule volonté de les supprimer.
La plupart des gens, face à des pensées, émotions ou sensations désagréables (anxiété, tristesse, douleur, doutes, etc.), ont un réflexe naturel d'essayer de les supprimer, de les éviter ou de les contrôler. C'est ce qu'on appelle l'évitement expérientiel. L'histoire de l'ours blanc démontre que cette stratégie est fréquemment vouée à l'échec. Plus on essaie de ne pas penser à "l'ours blanc" de nos soucis, plus cet "ours" devient envahissant.
Face à l'inefficacité de la suppression, la psychologie propose l'acceptation comme une stratégie plus efficace.
L'acceptation ne signifie pas "aimer" ou "approuver" la pensée ou l'émotion désagréable, ni "subir" passivement. Il s'agit plutôt de :
• Remarquer la pensée/l'émotion : Devenir conscient de sa présence.
• L'accueillir : La laisser être là sans la juger ni essayer de la changer.
• Faire de la place : Lui permettre d'exister sans la combattre.
• Ne pas s'y accrocher : La voir comme un événement mental passager, et non comme une réalité absolue ou un ordre à suivre.
L’entraîneur doit amener le tireur à se tester face à cette situation et lui proposer des initiatives et comportements :
• Tenter de supprimer une pensée ou une émotion désagréable est souvent contre-productif et peut les renforcer.(L'effet de l'ours blanc)
• L'acceptation consiste à permettre à ces pensées d'être présentes, sans les juger ou les combattre.
• Cette acceptation libère des ressources mentales et émotionnelles qui peuvent ensuite être utilisées pour se concentrer sur son geste de tir.
Je n’ai pas le temps pour vous parler du démarrage en cote en voiture ou du cycliste qui regarde une pierre pour finir par y rouler dessus, et autres situations.
Les exercices de contrats permettent aux tireurs de se mettre dans une certaine situation de stress de l’enjeu, et donc de se tester et de mettre en place une stratégie gagnante (acceptation).
Un tireur entrainé sera plus à même de gérer ces situations en compétition, les ayants vécus en entrainement (Reconnaît et Accepter).
La diversité des types de contrats permet d’offrir une variété de situation (et d’éviter de se lasser).
C'est souvent un exercice ludique à faire en fin de séance
Ce jeu est très intéressant, il propose à deux tireurs de s'affronter en direct.
Si les deux tireurs ont un niveau comparable, alors l'exercice est très intéressant sur le plan mental. Les deux rivaux vont s'affronter et la partie peut s'éterniser.
Alors le plus patient, celui qui conserve sa concentration sur chaque tir peut reprendre l'avantage. Celui qui s'impatiente diminuera la qualité de son geste.
Ne pas confondre vitesse et précipitation !
En cours de construction (vous pouvez nous aider ...)