L’entrainement a pour vocation à préparer le tireur à une performance en compétition
A ce titre l’entrainement s’applique à toutes les phases et techniques à mettre en oeuvre pour cette finalité : gagner le match
Si l’entrainement aborde prioritairement le geste dans les premiers phases de l’apprentissage, il va s’intéresser aux matchs très rapidement.
On sait tous que le mental y joue une grande place.
Il faut que l'entraineur décompose les éléments qui constituent un match (approche globale) et les travailler un par un (approche analytique)
Comment préparer le mental à la situation de match ?
Il faut à nouveaux décomposer cette gestion mentale (globalement) en sous partie (analytique)
On parle du stress, du trac, de la pression, et d’autres comportements possible du tireur en situation de match
Une grande partie du changement de comportement du tireur en situation de match viens de l’enjeu, du score à atteindre, des conséquences du score, des conséquences du résultat du match.
Le principe du contrat c’est de mettre le tireurs en situation de pression sur le score, l’obligation de faire un résultat particulier, d’atteindre un niveau ou de maintenir un niveau de résultat.
Les contrats sont des exercices variés mélange de:
Score à atteindre: faire x points, faire x en moyenne, etc …
Score à maintenir : ne jamais faire moins de x point, ne jamais faire moins de x points par série, etc …
Score à faire progresser : faire progresser le score plus ou moins vite, avec plus ou moins d'ambition
S’il y a un enjeux, il a une sanction : c’est le fait de perdre le contrat (échec) et même de devoir recommencer suivant les consignes de l’entraîneur (perte de temps).
Exemple : faire une série de 60 tirs avec comme score minimum 8. En cas de score inférieur, le contrat est perdu. Imaginez le mental du tireur sur les 3 derniers coups. L’enjeu est très important, il a fait 57 tirs avec succès, et il lui reste 3 tirs. En cas d’échec il faut recommencer, le contrat étant perdu. Il est proche du succès et il le sait, la pression est grande, et plus on approche de la fin du contrat, plus l’enjeu est grand. Plus cette idée est envahissante, plus elle a de chance de prendre la place de la concentration nécessaire pour faire le bon geste.
On est en situation comparable à l’enjeu d’un match de compétition et l’entraineur cherche à recréer ces conditions pour entrainer son tireur, c’est à dire le mettre dans la situation pour que le tireur apprenne à reconnaitre et à s'adapter ce type de moment.
Le score, faut-il y penser ?
Penser au score c’est détourner son attention du geste de tir, éloigner le cerveau de l’exécution de la séquence de tir, limiter l’attention du tireur sur ce qui est important de faire comme par exemple de veiller à son guidon dans le cran de mire.
Mais est il possible de ne pas penser au score ?
L'histoire de l'ours blanc et du frère de Tolstoï fait référence à une anecdote célèbre de la vie de Léon Tolstoï, rapportée notamment dans ses Souvenirs d'enfance et de jeunesse
Ce n'est pas un conte "légendaire" avec un ours blanc comme personnage principal, mais plutôt une expérience de jeunesse qui a marqué Tolstoï et qui est devenue un exemple classique en psychologie pour illustrer le phénomène de la suppression de la pensée.
Voici l'histoire :
Quand Léon Tolstoï était enfant, son frère aîné, Nikolenka (Nicolas), qui avait un esprit vif et inventif, a inventé un "jeu" ou un "secret" pour ses jeunes frères. Il prétendait détenir un bâton vert sur lequel était écrit le secret du bonheur universel et de l'absence de malheur pour tous les hommes. Ce bâton était soi-disant enfoui dans un endroit secret.
Pour pouvoir un jour découvrir ce secret et le bâton, il y avait plusieurs conditions à remplir, et l'une des plus célèbres était :
"Ne pas penser à un ours blanc. »
Léon Tolstoï raconte alors combien cette tâche était impossible. Dès qu'on lui donnait l'instruction de ne pas penser à l'ours blanc, l'image de cet ours blanc envahissait son esprit de manière obsessionnelle. Plus il essayait de la chasser, plus elle revenait avec force.
Ce que cette histoire illustre :
• L'effet rebond : C'est un phénomène psychologique bien documenté. Lorsque l'on essaie activement de supprimer une pensée, cette pensée a tendance à revenir avec une intensité accrue. Notre cerveau, pour s'assurer que nous n'y pensons pas, doit paradoxalement la garder à l'esprit pour la surveiller et l'éliminer, ce qui renforce sa présence.
• L'inutilité de la répression mentale : L'histoire de l'ours blanc est souvent citée pour montrer que la répression ou la suppression des pensées indésirables est une stratégie inefficace et souvent contre-productive pour gérer l'anxiété, les obsessions ou les traumatismes.
• La sagesse de l'acceptation : En psychologie moderne, l'histoire de l'ours blanc est utilisée pour enseigner l'importance de l'acceptation des pensées, plutôt que de la lutte contre elles. Accepter la présence d'une pensée sans s'y accrocher ni la juger permet souvent de la laisser passer naturellement.
L'histoire de l'ours blanc n'est pas un conte moralisateur de Tolstoï, mais une anecdote autobiographique révélant une observation psychologique profonde sur le fonctionnement de l'esprit humain et la difficulté, voire l'impossibilité, de contrôler directement nos pensées par la seule volonté de les supprimer.
La plupart des gens, face à des pensées, émotions ou sensations désagréables (anxiété, tristesse, douleur, doutes, etc.), ont un réflexe naturel d'essayer de les supprimer, de les éviter ou de les contrôler. C'est ce qu'on appelle l'évitement expérientiel. L'histoire de l'ours blanc démontre que cette stratégie est souvent vouée à l'échec. Plus on essaie de ne pas penser à "l'ours blanc" de nos soucis, plus cet "ours" devient envahissant.
Face à l'inefficacité de la suppression, la psychologie propose l'acceptation comme une stratégie plus efficace.
L'acceptation ne signifie pas "aimer" ou "approuver" la pensée ou l'émotion désagréable, ni "subir" passivement. Il s'agit plutôt de :
• Remarquer la pensée/l'émotion : Devenir conscient de sa présence.
• L'accueillir : La laisser être là sans la juger ni essayer de la changer.
• Faire de la place : Lui permettre d'exister sans la combattre.
• Ne pas s'y accrocher : La voir comme un événement mental passager, et non comme une réalité absolue ou un ordre à suivre.
L’entraîneur doit amener le tireur à se tester face à ces situation et lui proposer des initiatives et comportements :
• Tenter de supprimer une pensée ou une émotion désagréable est souvent contre-productif et peut les renforcer.(L'effet de l'ours blanc)
• L'acceptation consiste à permettre à ces pensées d'être présentes, sans les juger ou les combattre.
• Cette acceptation libère des ressources mentales et émotionnelles qui peuvent ensuite être utilisées pour se concentrer sur son geste de tir.
Je n’ai pas le temps pour vous parler du démarrage en cote en voiture ou du cycliste qui regarde une pierre pour finir par y rouler dessus, et autres situations
Les exercices de contrats permettent aux tireurs de se mettre dans une certaine situation de stress de l’enjeu, et donc de se tester et de mettre en place un stratégie gagnante (acceptation).
Un tireur entrainé sera plus à même de gérer ces situations en compétition, les ayants vécu en entrainement (Reconnaît et Accepter).
La variété des types de contrats permet d’offrir une varié de situation (et d’éviter de se lasser)
C'est souvent un exercice ludique à faire en fin de séance
Ce jeux est très intéressant, il propose à deux tireurs de s'affronter en direct.
Si les deux tireurs ont un niveau comparable, alors l'exercice est très intéressant sur le plan mental. les deux rivaux vont s'affronter et la partie peut s'éterniser.
Alors le plus patient, celui qui conserve sa concentration sur chaque tir peut reprendre l'avantage. Celui qui s'impatiente diminuera la qualité de son geste.
Ne pas confondre vitesse et précipitation !
En cours de construction (vous pouvez nous aider ...)